Un risque de pénurie alimentaire en Afrique avec l’invasion de criquets
Activité humaine, réchauffement climatique et perturbation de la circulation océanique : cette étrange série d’événements serait à l’origine d’une véritable invasion de criquets.
Alors que le monde combat la pandémie du COVID19, des milliers d’enfants en Afrique font face à une pénurie alimentaire avec la destruction des récoltes par les criquets.
Les essaims de criquets pèlerins ont afflué par centaines de millions au Kenya depuis la Somalie et l’Éthiopie, où de telles populations n’ont pas été observées depuis plus de 25 ans. Les insectes font s’abattre le chaos sur les cultures et menacent toute une région déjà vulnérable. C’est la plus grande invasion au Kenya depuis 25 ans.
Un risque de famine
Les familles vivant de l’agriculture sont dévastées et peinent à nourrir leurs enfants et gagner leur vie. Depuis l’invasion de criquets pèlerins, les repas servis à l’école ne sont plus assez pour tenir la journée. Les professeurs et les responsables de l’école ont été forcés de réduire la taille des repas par peur d’une pénurie alimentaire.
Le lait de chèvre, une boisson très nutritive pour les enfants, se fait également rare dans les écoles, augmentant ainsi le risque de malnutrition pour les jeunes enfants comme Mary, 5 ans.
Chez elle, la situation de Mary n’est pas mieux. Ses parents comptent sur la vente d’aloe vera pour nourrir leurs 5 enfants et faire en sorte qu’ils puissent aller à l’école.
Cependant, l’invasion de criquets pèlerins ces derniers mois a détruit leur récolte d’aloe vera nous explique Paul, le père de Mary.
Avec l’aloe vera, nous devrions pouvoir percevoir 1US$ par jour et acheter de la nourriture pour les enfants avec, mais nous n’avons plus rien désormais. La vie est vraiment dure.
Habituellement, quand il n’y a pas de nourriture à la maison, Mary, ses frères et soeurs vont cueillir des fruits mais l’invasion a aussi détruit ces ressources.
Avec mes frères et soeurs nous avons faim la plupart du temps.
Même les arbres où nous avions l’habitude de jouer après l’école ne nous font plus d’ombre car les feuilles ont été mangées par les criquets.
Les criquets pèlerins sont parmi les invasions migratoires les plus dangereuses du monde. Un petit essaim – composé de 40 millions de criquets – peut consommer, en une journée, la même quantité de nourriture que 35 000 personnes.
Un impact dévastateur sur les revenus
Natalie, maman de 5 enfants, dans le comté de Samburu au Kenya, dépend de ses troupeaux de chèvres et de moutons pour gagner sa vie et avoir du lait pour ses enfants. Elle est dévastée par l’impact de cette invasion.
J’ai travaillé très dur pour pouvoir acheter ces chèvres et ces moutons. Je fais de mon mieux pour les nourrir et les soigner quand ils sont malades. Mes enfants connaissent également la valeur du bétail et m’aident à en prendre soin.
Auparavant, il fallait seulement 5 kilomètres pour atteindre les pâturages où ses chèvres et ses moutons pouvaient paître, mais maintenant, il en faut 20 avant que Natalie ne trouve suffisamment de végétation pour nourrir son bétail.
Ses chèvres produisent moins de lait à cause de la marche supplémentaire effectuée pour trouver à manger. Les points d’eau sont également pollués par des excréments de criquets.
Parfois, nous rentrons avec des animaux assoiffés parce qu’ils ne peuvent pas boire.
Nos actions pour améliorer la santé nutritionnelle des familles
La lutte contre l’invasion de criquets pèlerins a été impactée par le manque de pesticide dû à l’arrêt des vols internationaux lié au COVID19.
Notre partenaire ChildFund Kenya souhaite développer la culture de la patate, favoriser l’accès à l’eau des familles touchées ainsi que mettre à disposition des réservoirs pour stocker l’eau et des tablettes de purification d’eau. De la nourriture et de l’eau seront disponibles dans les centres de développement de la petite enfance pour éviter que les jeunes enfants n’aient faim et qu’ils puissent poursuivre leur éducation.
Les équipes travaillent aussi en étroite collaboration avec les membres de la communauté sur la manière d’assurer la sécurité des enfants lors des situations d’urgence telles que celle-ci. Les familles d’agriculteurs recevront une formation sur l’élevage et la prévention des maladies.
Notre partenaire local organisera des réunions communautaires et des sessions de formation pour les fonctionnaires du gouvernement du comté sur la façon de gérer l’invasion de criquets, y compris l’utilisation de systèmes de détection pour prévenir de futures urgences.
Dans le cadre de cette crise alimentaire, Un Enfant par la Main s’associe aux efforts de ChildFund Kenya afin de développer la culture de la patate à destination de 1 977 enfants des 10 centres de développement de la petite enfance de Nalingangor et Ngilai (comté de Samburu) Loima et Turkana Central (comté de Turkana).
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