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« Les enfants ne sont plus effrayés à l’idée de venir se faire soigner »

Nguyen Nong Dung, médecin, Vietnam

Afin d’améliorer la prise en charge médicale des enfants et de leurs familles, Un Enfant par la Main a financé l’aménagement de salles de consultation adaptées aux enfants, dans deux centres de santé des districts de Na Ri et de Bach Thong, dans la province de Bac kan, au nord du Vietnam. Nguyen Nong Dung, médecin dans le centre de santé de Vy Huong, témoigne.

 

Q: Depuis l’aménagement de la salle de consultation destinée aux enfants, combien d’enfants bénéficient d’un bilan de santé mensuel ?

R: Le nombre d’enfants se rendant régulièrement au centre de santé a augmenté, passant en moyenne de 55 enfants tous les mois à 65 enfants. Bien que cette augmentation ne suffise pas à prouver le succès de l’approche mise en place, elle reflète néanmoins une confiance accrue des usagers du centre de santé envers les médecins et le personnel médical. Les enfants ne sont plus effrayés à l’idée de venir se faire soigner. En attendant la consultation, ils peuvent jouer à l’intérieur du centre ou dans l’aire de jeu extérieure avec de nombreux jouets. Les parents et les médecins sont plus a l’aise et moins stressés. Les parents pratiquent de moins en moins l’automédication et requièrent davantage les conseils des médecins et du personnel médical. Les parents se disent ravis et certains d’entre eux se réjouissent davantage de ce projet que de la construction d’une école maternelle dans leur village.

 

Q: Quelles étaient les difficultés rencontrées au cours des consultations des enfants?

R: Les enfants pleuraient, avaient peur du médecin, et ne voulaient pas que le médecin effectue certains examens (utilisation du stéthoscope, prise de température, examen abdominal…) Même si les parents soutenaient les médecins tout au long de la consultation en tentant d’apaiser leurs enfants, cela ne changeait rien et dans 80% des cas, les enfants vivaient mal le moment de la consultation médicale. Désormais, les enfants ne sont plus obligés de se dépêcher, ils se sentent libres de jouer. Lors de l’examen médical, si l’enfant a peur, le médecin ou les parents peuvent lui changer les idées en lui apportant des jeux et des illustrations.

 

Q: Comment arriviez-vous à calmer les enfants?

R: Le médecin essayait de les apaiser par la parole et par la diversion (attirer leur attention sur quelque chose de plaisant pendant la prise de température ou les divers examens). Le personnel médical dispose désormais de jeux et d’outils adaptés aux enfants ; le personnel se sent plus à l’aise lorsque les enfants viennent en consultation et n’hésite plus à répondre à leurs questions, voire dans certains cas, à jouer avec eux.

Le modèle mis en place a permis d’améliorer l’efficacité de la prise en charge médicale des enfants, notamment en ce qui concerne le déroulé des bilans de santé, les sessions d’apport en vitamine A, les vaccins… De plus, ce projet a permis de faire prendre conscience au personnel médical de la nécessité de traiter de façon spécifique les enfants. Le pourcentage d’enfants redoutant l’examen médical a chuté autour de 10 à 20%. A la maternelle, seuls les enfants de plus de 18 mois peuvent s’amuser avec des jouets. Au centre de santé, chaque enfant, quel que soit son âge, trouvera des jouets qui lui sont adaptés.

 

Au nom du centre de santé, je remercie tous les donateurs pour avoir mis en place une approche permettant d’améliorer la prise en charge médicale des enfants.