La famine des enfants
Dans un monde où il y a assez de nourriture pour tous, comment se fait-il que tant d’enfants n’aient toujours pas accès à une alimentation suffisante ?
En Somalie, en Guinée, au Soudan, en Afghanistan, à Madagascar, et dans bien d’autres pays, les famines font des ravages.
Face à ce constat, des associations comme Un Enfant par la Main se mobilisent. Elles œuvrent pour donner aux populations les moyens de résister, de se reconstruire et d’assurer un avenir meilleur aux générations futures.
Les chiffres alarmants de la famine infantile : état des lieux mondial
En 2024, l’UNICEF a déclaré que 2 millions d’enfants dans le monde souffrant de malnutrition aiguë sont en danger de mort.
Près de 50 % des décès chez les enfants de moins de 5 ans sont attribuables à une alimentation insuffisante.
Dans les zones de guerre, comme à Gaza ou dans le nord du Soudan, l’acheminement de l’eau, de la nourriture, des médicaments devient impossible. Les femmes enceintes n’ont plus rien pour elles ni pour leurs enfants à naître. Et dans d’autres pays, la situation se dégrade. Haïti, l’Afghanistan, certains territoires du Nord du Nigeria sont aussi proches d’un risque de famine généralisée, selon les Nations Unies.
Et pour ne rien arranger, au moins 14 millions d’enfants souffrant de malnutrition pourraient ne pas recevoir l’aide nécessaire en 2025, en raison de réductions importantes des financements internationaux !
Quelle différence entre faim, famine et malnutrition ?
On parle souvent de faim, de famine, de malnutrition comme s’il s’agissait de la même chose. Pourtant, chaque mot parle d’une réalité différente.
- La faim est la sensation de ne pas avoir assez à manger.
- La famine survient lorsqu’une région ne peut plus nourrir sa population. C’est ce qui se passe aujourd’hui en Éthiopie, des millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, en raison de conflits internes, de sécheresses prolongées et de perturbations agricoles.
- La malnutrition désigne un état de carence ou de déséquilibre nutritionnel. Elle peut être aiguë (perte rapide de poids, danger vital) ou chronique (retard de croissance, affaiblissement durable).
Famine infantile : comprendre ses causes et ses effets dévastateurs sur la santé des plus jeunes
Les causes de la famine infantile sont multiples.
Les conflits armés et déplacements forcés
Dans les zones de guerre, comme à Gaza ou en République Centrafricaine, les infrastructures sont détruites : plus d’eau, plus d’électricité, plus de marchés, plus de centres de soins. Les femmes et les enfants sont les premières victimes. Dans de nombreux cas, ils sont obligés de fuir, laissant tout derrière eux.
Le changement climatique
Dans certains pays, ce n’est pas la guerre qui tue les enfants, c’est la sécheresse, ou au contraire les inondations. Dans la corne de l’Afrique, la terre est trop sèche pour produire quoi que ce soit. Plus de récoltes, plus d’eau, plus de nourriture.
Au Pakistan, des crues violentes ont tout détruit. Les familles ont fui, les enfants n’ont plus rien à manger. La famine progresse, et la malnutrition devient la norme.
Le changement climatique rend les saisons imprévisibles. Il frappe d’abord les plus pauvres, ceux qui dépendent directement de ce qu’ils cultivent pour survivre.
Les inégalités économiques et la pauvreté
Il n’y a pas besoin de guerre pour qu’un enfant souffre de malnutrition. Dans de nombreux pays, les familles vivent dans une pauvreté extrême. Elles n’ont plus les moyens d’acheter à manger. Les prix explosent, même pour les produits de base comme le riz ou le maïs.
Les conséquences sur la santé des enfants
Les enfants souffrant de famine sont souvent atteints de maladies graves : diarrhées, infections respiratoires, paludisme. Leur système immunitaire est trop faible pour se défendre.
Même quand ils survivent, ils gardent des séquelles à vie comme :
- Des retards de croissance,
- Des troubles cognitifs,
- Des difficultés d’apprentissage,
- Une vulnérabilité aux maladies chroniques.
Quel rôle jouent les politiques publiques dans la lutte contre la famine infantile ?
Les gouvernements et la communauté internationale ont un rôle fondamental à jouer. Quand une crise alimentaire frappe, ce sont souvent les décisions politiques, ou leur absence qui font la différence.
Les Objectifs de Développement Durable
Depuis 2015, l’ONU appelle les États à agir. L’objectif de développement durable (ODD) n° 2 dit « Faim Zéro » vise à éliminer la faim dans le monde d'ici à 2030. Cela suppose des politiques publiques ambitieuses :
- programmes de nutrition infantile,
- cantines scolaires,
- soutien aux agriculteurs locaux,
- accès universel à l’eau, à l’éducation, et à la santé.
Selon les derniers rapports, nous sommes encore loin du compte. La mobilisation doit être plus massive.
L’aide internationale
Elle permet d’acheminer rapidement de la nourriture, de l’eau, des soins, du matériel agricole, mais aussi d’intervenir sur le long terme. Les ONG agissent en urgence. Mais elles s’appuient sur des financements publics… qui diminuent. En France, la baisse de l’aide publique au développement inquiète les acteurs de terrain.
Comment Un Enfant par la Main agit pour aider les familles et leurs enfants face à la famine ?
Le parrainage : un point de départ pour transformer une vie… et bien plus encore
Chez Un Enfant par la Main, tout commence par un geste simple : parrainer un enfant. Ce geste crée un lien humain, solide. Mais son impact va bien au-delà. Grâce à lui, l’enfant accède à l’école, à une alimentation plus équilibrée, à des soins de santé. Et surtout, toute sa communauté en bénéficie.
Ce soutien régulier permet de mettre en œuvre des projets concrets et durables, pensés pour répondre aux besoins réels des familles. Car pour lutter contre la faim, il ne suffit pas de distribuer des repas : il faut comprendre, accompagner, construire.
Une approche globale
Notre approche est holistique. Chaque enfant est accompagné dans toutes les dimensions de sa vie : nutrition, éducation, santé, protection, accès à l’eau, développement économique… Tout est lié. Chaque projet, chaque action vise à garantir les droits fondamentaux des enfants.
Cette approche globale permet de s’attaquer aux racines de la malnutrition, et pas seulement à leurs conséquences.
Mieux manger pour mieux apprendre
Dans de nombreuses régions où nous intervenons, les enfants vont à l’école le ventre vide. Grâce aux cantines scolaires, ils reçoivent un repas chaud chaque jour. C’est essentiel : cela favorise la concentration, la croissance, et donne envie de rester à l’école. Ces cantines sont souvent approvisionnées en produits locaux, ce qui permet aussi de soutenir les agriculteurs locaux.
En parallèle, des infrastructures sanitaires sont installées pour garantir des conditions de vie dignes et prévenir les maladies.
Soutenir les familles
Parce qu’un enfant ne peut s’épanouir que si sa famille va mieux, nous accompagnons aussi les parents. Avec nos partenaires locaux, nous proposons des formations agricoles, des outils adaptés, et soutenons la création de petits revenus complémentaires. Ce sont parfois de simples potagers, un élevage, ou une activité artisanale, mais cela change tout. Les parents retrouvent leur autonomie et peuvent nourrir leurs enfants par leurs propres moyens.
Connaître ses droits, pour mieux les défendre
Nous menons aussi des actions d’éducation aux droits. Savoir que l’on a droit à une alimentation suffisante, à des soins, à la protection, c’est déjà un premier pas pour sortir de la précarité. Les enfants, les femmes, les familles sont formés, outillés et accompagnés dans cette démarche.
Être présent en cas d’urgence
Quand une catastrophe survient, comme la tempête Anna ou le cyclone Batsirai qui ont durement frappé Madagascar en 2022, nous apportons une réponse humanitaire rapide aux côtés de nos partenaires locaux. Dans la région d’Analamanga, où les récoltes ont été sévèrement touchées, nous avons renforcé notre mobilisation pour soutenir les cantines scolaires et garantir une aide alimentaire adaptée aux besoins des enfants.
Lutte contre la famine infantile : tour du monde de nos actions humanitaires à Madagascar
Lancé fin 2018, le programme Vahatra veut améliorer durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables dans la région d’Analamanga (communes d’Antanetibe Mahazaza et de Fihaonana).
Entre janvier et avril, durant la période de soudure alimentaire, la situation est particulièrement compliquée. Les stocks sont épuisés, les prix flambent, les familles n’ont plus rien. Les stocks diminuent et les prix flambent, les parents peinent alors à assurer ne serait-ce qu'un repas par jour pour leur enfant.
Le saviez-vous ?
La soudure alimentaire désigne la période de l’année, souvent juste avant les récoltes, où les réserves alimentaires sont épuisées et l’accès à la nourriture devient difficile pour les familles. Elle touche particulièrement les zones rurales d’Afrique subsaharienne, exposant des millions de personnes à la faim saisonnière.
Au cœur du programme, les cantines scolaires jouent un rôle essentiel.
Depuis 2019, 13 écoles bénéficient de repas équilibrés, préparés grâce à l'implication des enseignants, des partenaires et des parents d'élèves, qui composent les comités de gestion. Ces derniers fournissent le riz et le bois de chauffe, tandis que le programme finance l’achat des autres denrées. Ce projet a permis de servir environ 1 582 repas par jour en 2023, quatre jours par semaine.
Parallèlement, le programme soutient l’agriculture familiale en formant les agriculteurs aux pratiques agroécologiques et en variant les cultures. Des initiatives telles que la pisciculture, la cuniculture et la culture du moringa sont encouragées pour améliorer la diversité alimentaire et générer des revenus supplémentaires.
L’hygiène et l’accès à l’eau sont également des priorités. Des infrastructures sanitaires ont été construites, et des campagnes de sensibilisation au lavage des mains ont été menées. Des dispositifs tels que les kits « Happy Tap » ont été distribués pour faciliter l’accès à l’eau, même dans les zones touchées par la sécheresse.
En Haïti
Haïti vit une crise durable. Les populations rurales, souvent oubliées, peinent à survivre. Le programme Salagnac, que nous avons lancé en 2021, soutient les enfants et leurs familles dans les communes d’Anse-à-Veau, Paillant et Petite-Rivière-de-Nippes. En 2024, il a distribué des kits scolaires à 1 150 élèves, formé 60 enseignants et soutenu 200 familles avec des semences et des outils agricoles pour renforcer la sécurité alimentaire. Il a aussi amélioré l’accès à l’eau potable et sensibilisé à l’hygiène, contribuant ainsi à un développement durable des communautés locales.
Face à la famine, agissons ensemble.
Avec Un Enfant par la Main, nous pouvons refuser l’inacceptable. En parrainant un enfant, en soutenant un projet, nous faisons plus que donner à manger. Nous protégeons l’enfance.
FAQ
La famine infantile est présente dans de nombreuses régions, mais certaines sont plus sévèrement affectées. À Gaza, les conflits et le manque d’aide humanitaire exacerbent la malnutrition. En Afrique, des zones comme le nord de l’Éthiopie et du Kenya, marqués par la guerre et la sécheresse, sont également gravement touchés. Dans le Sahel (Tchad, Niger, Burkina Faso), l’instabilité et la pénurie d’eau nuisent à l’alimentation. Des pays comme l’Afghanistan, le Yémen, le Soudan, Haïti et la Somalie subissent aussi des crises alimentaires profondes.
La malnutrition empêche un enfant de grandir et d’apprendre normalement. Elle affaiblit son système immunitaire, le rendant plus vulnérable aux maladies. Elle ralentit aussi son développement mental et physique.
Le soutien international est crucial pour répondre rapidement aux urgences alimentaires, mais aussi pour mettre en place des programmes durables. Il permet de financer les cantines scolaires, les formations agricoles, ou encore les infrastructures sanitaires.
La France joue un rôle important dans la lutte contre la faim à travers ses engagements en matière d’aide publique au développement. Elle soutient de nombreuses ONG, dont UEPLM, via des subventions, des programmes de coopération internationale et sa participation à des initiatives multilatérales comme le Programme alimentaire mondial (PAM). Toutefois, les besoins restent immenses et la mobilisation des citoyens français, à travers des dons ou le parrainage, est essentielle pour renforcer l’impact de ces actions.
Le parrainage permet d’apporter une aide concrète à l’enfant, en lui garantissant une alimentation suffisante, l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à l’eau. Il favorise son épanouissement et son bien-être. En soutenant également les familles par la formation ou le développement agricole, il agit durablement sur toute la communauté et devient un levier essentiel contre la famine.
Offrir des soins
Agir contre la faim
Protéger des violences
Scolariser et former
Donner de l’eau