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Protéger les enfants du harcèlement sur internet pendant la pandémie de la COVID-19

Protéger les enfants du harcèlement sur internet pendant la COVID-19
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Cela m’a vraiment fait mal au cœur », déclare Masipag*, une adolescente philippine qui a été victime de harcèlement sexuel en ligne à l’âge de 12 ans. Je n’arrêtais pas de me demander pourquoi cela m’était arrivé ?

Depuis le début de la pandémie de la COVID-19, l’attention du grand public et des médias s’est largement concentrée sur les défis de santé publique et les répercussions économiques. Cependant, il y a des impacts secondaires qui ne sont pas moins dévastateurs, y compris l’exploitation et les abus sexuels d’enfants en ligne sur OSEAC.

OSEAC produit et publie en ligne de visuels illustrant les abus sexuels et l’exploitation des enfants, y compris des vidéos et des photographies préenregistrées, ainsi que diffuse en direct des actes abusifs. Ces crimes horribles et punis par la loi ont des conséquences à long terme sur les enfants, ils portent atteinte à leur bien-être psychosocial et à leur développement en les rendant plus vulnérables face à d’autres abus et exploitation, y compris la traite des enfants.

Masipag fait partie des millions d’enfants qui ont été exploités sexuellement en ligne, et ce nombre n’a de cesse d’augmenter- de façon exponentielle – cela avant même l’apparition de la COVID-19.

Entre 1998 et 2017, selon le National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC) aux États-Unis, plus de 23 millions de signalements de matériel d’abus pédosexuels ont été reçus dans le monde, près de la moitié rien qu’en 2017. En 2018, il y a eu 18,4 millions de rapports dont 45 millions d’images et de vidéos – plus du double du nombre d’images et de vidéos rapportés en 2017. Ce nombre a encore bondi en 2019 avec plus de 16,9 millions de rapports contenant 69,1 millions de vidéos, images et fichiers.

La pandémie de la Covid-19 ne fera qu’exacerber ce fléau

Avec la fermeture des écoles et de nombreuses familles confinées à leur domicile, les enfants sont devenus encore plus dépendants d’internet pour l’éducation, le divertissement et la sociabilisation. L’utilisation d’internet a augmenté de plus de 50% dans de multiples pays depuis le début de la pandémie, ce qui coïncide avec un pourcentage d’augmentation similaire du temps passe devant les écrans chez les enfants de 6 à 12 ans et souvent sans surveillance d’adultes.

Avant la pandémie de la Covid-19, une enquête du réseau ChildFund Alliance auquel appartient un Enfant par la Main a révélé que près de 40% des enfants interrogés ne se sentaient pas en sécurité sur internet. Avec cette crise, les premières données de l’UNICEF montrent que la pandémie mondiale provoque un niveau de stress accru chez les enfants, ce qui, selon la société nationale pour la prévention de la cruauté envers les enfants (nspcc), les expose à un risque plus élevé d’être des cibles par les délinquants.

Les délinquants eux-mêmes sont désormais plus susceptibles de commettre des infractions. L’augmentation du stress et de l’isolement ainsi que le changement radical de mode de vie causé par la pandémie augmentent la probabilité qu’ils agissent selon leurs impulsions.

Entre février et mars 2020, web-iq a enregistré une augmentation de plus de 200% du nombre de publications sur les forums d’abus sexuels d’enfants.

Pour Masipag, la situation semble désastreuse

Je crains que la plupart des maisons, même les plus petites, aient accès a internet », dit-elle.
Certains enfants ont ces choses cachées dans leurs téléphones portables.

Comme beaucoup d’enfants, Masipag blâme la pauvreté de sa famille.

Face à des situations financières fragiles, nous sommes les proies faciles de ces sites qui exploitent nos faiblesses et nous promettent, une meilleure situation en contrepartie de vidéos, photos, services sexuels en ligne.

Nos actions pour répondre à l’exploitation sexuelle des enfants en ligne

ChildFund travaille déjà pour assigner l’OSEAC dans de nombreux pays où nous sommes présents.

En 2019 et début 2020, notre partenaire aux Philippines avec ses équipes se sont associés à la campagne #shutdownosec et ont organisé un sommet qui a réuni des jeunes, des décideurs, les médias et des entreprises technologiques pour s’informer sur le problème et s’engager à leurs côtés.

Ils ont également organisé une formation « OSEAC » pour les médias afin d’améliorer et d’accroître leur connaissance en la matière.

En conséquence, les membres du congrès des Philippines ont soumis des projets de loi pour mettre fin aux pratiques de l’OSEAC, les entreprises technologiques ont conclu un partenariat avec le réseau Childfund et le nombre de retombées média pour dénoncer les pratiques de l’OSEAC a presque doublé par rapport à l’année précédente.

Au Mexique, les équipes développent un partenariat avec le centre mexicain pour les crimes électroniques contre les mineurs (cenadem) afin d’étendre à l’échelle nationale leur prototype nouvellement développé visant à détecter et supprimer les contenus pornographiques ainsi que mettre à jour et sensibiliser le public mexicain aux signalements des cas suspects d’OSEAC.

En Indonésie, les équipes se concentrent sur la prévention, les activités de sensibilisation à l’OSEAC dans nombre de nos programmes de parrainage.
Cela comprend notre programme de parentalité positive, qui cible les enfants âgés de 7 à 14 ans, et notre travail de soutien au développement des compétences de vie des enfants et des jeunes. Malgré les défis présentés par la Covid-19, nombre de ces activités se sont poursuivies de manière nouvelle et créative.

Aux Philippines, les équipes se sont associées à Facebook pour concevoir du matériel et des activités de sécurité sur internet qui sont distribuées aux enfants, aux jeunes et à leurs familles par SMS. Les équipes sont également en discussion avec les radios pour diffuser ces activités afin de nous assurer d’atteindre le plus de familles possible.

Un espoir pour l’avenir : plus de données, un engagement du gouvernement, le soutien du secteur privé pour lutter contre l’exploitation en ligne.

 

Protéger les enfants du harcèlement sur internet pendant la COVID-19

S’attaquer à cet énorme problème à l’avenir exigera notre travail continu ainsi que les efforts conjoints des gouvernements, de la société civile, des médias et du secteur privé. Les données restent essentielles.

Dans de nombreux endroits, nous ne connaissons pas l’étendue de la prévalence de l’OSEAC, ce qui rend difficile l’identification des enfants et des jeunes, les plus à risque ou de la manière dont ils sont ciblés. Les gouvernements devraient désigner des agences ou des entités de recherche pour collecter et analyser les données de prévalence. Si de multiples pays ont des politiques et des lois anti-OSEAC, ils n’ont souvent ni les ressources ni les capacités gouvernementales pour les mettre en œuvre. Les gouvernements doivent donc s’engager à renforcer les systèmes de protection de l’enfance dirigés par la communauté en augmentant la capacité des forces de l’ordre, des services sociaux et des professionnels du droit à reconnaître, répondre et prévenir des crimes de l’OSEAC, et à financer adéquatement ces efforts.

Les entreprises technologiques doivent également œuvrer pour lutter contre les CSAM présumés sur leurs plates-formes, en s’associant avec les forces de l’ordre pour supprimer ces contenus et renforcer l’identification des victimes et des auteurs.

Maintenant que Masipag a été sauvée de ses agresseurs et qu’elle reçoit du soutien pour l’aider à faire face à son traumatisme, elle a de l’espoir quant à son avenir.
Je rêve de devenir infirmière un jour, pour aider ma famille si quelqu’un tombe malade, dit-elle.

Au sein du réseau ChildFund, nous sommes aussi optimistes. Même si nous pensons qu’il est possible de mettre fin aux crimes commis par l’OSEAC, nous savons que cela exigera un engagement fort et durable de la part d’un large éventail de parties prenantes. Nous sommes fiers de voir des entités comme l’Union européenne, le Fonds pour l’élimination de la violence contre les enfants et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), investis de plus en plus dans la lutte contre ce fléau.

Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons créer un environnement plus sûr pour les enfants comme Masipag sur internet, mais pas seulement.

* Masipag a été interviewé pour une étude de recherche menée par ChildFund Philippines et le Centre de ressources sur le soutien psychosocial et les droits des enfants. Son nom a été changé pour garantir sa confidentialité.

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