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Aller chercher de l'eau...potable !

Les décodeurs du parrainage : Episode 2

Pourquoi ce n'est pas si simple ?

Yolanda (à droite) est une petite fille de 9 ans qui vit en Bolivie, en Amérique Latine. Le matin, elle se lève très tôt pour rejoindre la rivière et collecter de l'eau pour toute sa famille. À l'aide d'une écuelle et d'un seau, elle récupère de l'eau qu'elle doit rapporter ensuite chez elle avant de se rendre à l'école...

Comme Yolanda, de nombreux enfants à travers le monde, et en particulier les filles, sont de corvée d’eau. Quelles sont les raisons qui empêchent les familles de s'approvisionner chaque jour en eau potable ? Pourquoi les sources d'eau ne sont pas toutes potables ? On fait le point.

aller à chercher de l'eau

L'éloignement des sources d’eau

est bien entendu la principale raison du manque d'accès. Il contraint les femmes et les enfants, et plus particulièrement les filles, à marcher longuement pour collecter de l'eau et à porter de lourdes charges. Pendant les périodes sèches, il est encore plus difficile de trouver une source disponible et les distances de marche se rallongent ;

L'absence de routes aménagées pour aller chercher de l'eau.

Au-delà de la distance, les passages sont souvent escarpés et les chemins parfois très dangereux. L'étroitesse de certains accès explique malheureusement souvent pourquoi les enfants sont désignés pour la collecte de l'eau ;

La grande pauvreté des familles.

Dans les régions dans lesquelles nous travaillons, les familles ont très rarement accès à l'eau courante à leur domicile. Pour celles qui habitent en ville, sans source d'eau, même éloignées, elles sont contraintes de payer cher leur approvisionnement en eau, assuré par des camions-citernes ou des vendeurs d'eau. Mais ce n'est pas une garantie de potabilité, par exemple dans les bidonvilles de New Delhi, en Inde ;

L'absence d’équipements et de savoir-faire pour collecter l’eau de pluie, la stocker ou puiser l'eau à la source.

L'eau, parfois même présente en grande quantité, ne peut être exploitée de manière suffisante et dans de bonnes conditions ;

L'absence de protection des sources d'eau potable

qui se retrouvent constamment polluées par des déjections animales par exemple, ou encore par les déchets quand on se rapproche des villes ;

Les conditions climatiques défavorables, voire extrêmes.

Les sécheresses de plus en plus intenses et/ou de plus en plus fréquentes accentuent le manque d'accès à l'eau potable. De fortes inondations peuvent avoir également des impacts catastrophiques puisqu'elles peuvent engendrer la pollution des sources d'eau potables par des eaux impropres à la consommation.

Paroles d'experts

Toutes ces problématiques ont des conséquences importantes pour les familles et en particulier pour les enfants en termes de santé, mais pas seulement. Afin de mieux comprendre les risques associés au manque d'accès à l'eau potable, nous sommes partis à la rencontre de nos experts sur le terrain.

L'impact sur la santé

Le manque d'accès à l'eau a d'abord pour conséquence directe la déshydratation, mais elle a aussi une grande incidence sur la nutrition. En effet, sans eau, les agriculteurs ne peuvent pas produire suffisamment pour nourrir la population, ce qui se traduit par de la malnutrition, et souvent de la malnutrition infantile. 50% des cas de malnutrition seraient liés à un manque d'accès à l'eau (source : OMS, 2022).

aller à chercher de l'eau expert

Boire une eau non traitée entraine des maladies très dangereuses pour les enfants. La diarrhée est l'une des infections qui affecte le plus les enfants de moins de 5 ans et qui peut causer beaucoup des dégâts.

Serigne SENE, infirmier au sein du programme de Pata dans la région de Kolda en Casamance nous parle des risques sanitaires

En effet, il faut savoir que la diarrhée est encore aujourd'hui la deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans dans le monde (source : UNICEF).

La consommation d'une eau non potable peut également entraîner la propagation de maladies comme le choléra, la dysenterie, ou encore favoriser le paludisme. Des maladies qu'il est difficile de combattre sur le terrain par manque d'accès aux soins.

L'impact sur l'éducation.

Au-delà des risques sanitaires, le manque d'eau a des conséquences directes sur la scolarisation des enfants.

Une experte, nous explique les risques auxquels sont confrontés les enfants de la région d'Analamanga, région très pauvre au Nord de Antananarivo, à Madagascar

Chloé BAURY, chargée de programmes pour Un Enfant par la Main, de retour de mission à Madagascar nous explique les problèmes rencontrés dans les écoles :

A Madagascar, le changement climatique entraine de grandes sécheresses. Ainsi, toutes les infrastructures d’accès à l’eau sont à l’arrêt car il n’y a tout simplement plus d’eau. Les puits sont à sec, les toilettes et lavabos ne sont plus alimentés. Les enfants et enseignants vont puiser l’eau à la source la plus proche et utilisent quand même les sanitaires mais les conditions d’hygiène laissent à désirer. Ils doivent faire des kilomètres pour aller chercher des litres d'eau, ce qui est fatiguant et chronophage et entraîne des difficultés à bien suivre les cours dans la journée. Enfin, la non potabilité de l'eau peut causer de l'absentéisme scolaire chez les enfants qui tombent malades.

L'impact sur la sécurité et la protection des enfants.

Face au changement climatique, il est estimé que plus de 700 millions de personnes pourraient être déplacées d'ici à 2030 à cause d'une pénurie d'eau dans certaines régions (source : PNUD). Les migrations génèrent malheureusement de nombreux conflits entre les populations concernées, ce qui peut avoir un impact dramatique sur la sécurité des enfants.

Dans les coulisses de l'Association

Face aux risques que représente le manque d'accès à l'eau, il est important d'agir dans une situation d'urgence comme de manière durable et pour le plus grand nombre. Découvrez les actions possibles qui font toute la différence sur le terrain, dans les villages, mais aussi dans les écoles !

La distribution d'eau potable en cas d'urgence (séisme, inondation...) ou de pandémie.

Il s'agit de distributions de bouteilles d'eau, de bokits d'eau ou encore de pastilles de potabilisation de l'eau. C'est une solution d'urgence qui permet de sauver des vies comme pendant la pandémie de covid-19 ou après le séisme d'août 2021 en Haïti.

La distribution d'équipements de potabilisation de l'eau dans les foyers et les écoles

comme des filtres à eau. En 2018, en Éthiopie, ce sont 550 personnes qui ont été formées aux bonnes pratiques sanitaires à Abamote.

La construction d'ouvrages d'accès à l'eau potable, protégés et sécurisés.

Bassins de récupération d'eau, puits, ou encore citernes familiales et communautaires... ces ouvrages sont construits grâce à l'expertise de nos équipes et de nos partenaires sur le terrain qui s'adaptent aux spécificités locales.

La formation professionnelle des habitants.

Les villageois participent également aux constructions et sont formés aux métiers et aux techniques nécessaires pour construire de nouvelles structures, entretenir les ouvrages et transmettre ensuite à leur tour leurs savoir-faire. Ces projets réalisés pour et avec les familles leur permettent donc aussi de vivre de leur travail et d'être autonomes.

La sensibilisation des familles aux questions d'hygiène et de santé.

En effet, il est important que les familles puissent reconnaître, anticiper et agir face aux risques que représente le manque d'accès à l'eau potable. Ces séances de sensibilisation et ces ateliers d'échanges permettent également de renforcer leur résilience face aux changements climatiques.

Vous l'avez compris, lorsque nous œuvrons pour développer le droit à l'accès à l'eau potable dans les villages, nous renforçons également l'accès à d'autres droits !

Lorsque nous construisons une citerne dans une école par exemple…
Nous formons des jeunes adultes aux métiers et techniques d'ouvrage, ce qui leur permet de gagner leur vie, d'être autonomes et de construire leur avenir dignement.

Nous agissons sur le droit à la santé en réduisant considérablement les risques de maladies hydriques dans la région.

Nous agissons également sur le droit à l'éducation en rendant l'eau accessible pour les enfants au sein même de leur école, ils n'ont plus à parcourir des kilomètres sur des chemins dangereux, ils sont ainsi moins fatigués et peuvent alors mieux se concentrer en classe.

Dans cette même école, nos animateurs rencontrent les enfants et leurs professeurs pour échanger sur la corvée d'eau et l'égalité des genres. Nous faisons ainsi avancer le droit à la protection des enfants et notamment la protection des filles...

Effectivement, le parrainage permet tout cela et bien d'autres choses encore pour soutenir les enfants !

Regard d'enfant

aller à chercher de l'eau parole d'enfant

En 2017, les programmes de Kolda ont vu le jour au Sénégal, dans la région de Casamance au sud du pays. Kadiatou Balde, avait 6 ans à l'époque quand a commencé son parrainage et elle n'avait pas accès à l'eau potable.

Très vite, les projets d'accès à l'eau ont été la priorité pour nos équipes sur le terrain.
Aujourd'hui, grâce à l'installation d'un robinet chez elle, elle et sa famille peuvent boire de l'eau saine, sans risque, en toute facilité, et en bonne santé !

Depuis que nous avons un robinet, je suis moins malade. Je peux aussi jouer plus longtemps avec mes copines car je n'ai plus besoin d'aller chercher de l'eau à l'autre bout du village !"

Tout est dit !

En parrainant un enfant, vous contribuez à faire respecter et appliquer le droit de chaque enfant et son village à accéder à l'eau potable.

Merci pour votre soutien !

 

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Offrir des soins

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Agir contre la faim

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Protéger des violences

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Scolariser et former

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Donner de l’eau