Droit de l’enfant à Madagascar : rapport de la Plateforme des organisations de la société civile pour l’enfance
Madagascar, un des pays les plus pauvres au monde
Madagascar reste l’un des pays les plus pauvres du monde avec un taux de pauvreté en 2020 de 77 %.
À cela s’ajoute une situation politique instable et un environnement naturel prône aux désastres naturels.
En 2020, la situation socio-économique de l’île s’est aggravée à cause d’une vague de sécheresse dans le sud et d’inondations dans le nord.
Plusieurs épidémies se sont aussi propagées, non seulement la Covid-19, mais aussi, la grippe tropicale, la rougeole et le paludisme.
Les droits de l’enfant à Madagascar
Dans ce contexte, l’application des droits essentiels des enfants est encore plus difficile et précaire avec des problèmes existants qui s’aggravent.
Pour y pallier, le gouvernement malgache a cherché à déployer de nombreuses nouvelles politiques nationales en s’alignant sur les ODD (objectifs de développement durable).
En 2019, l’État malgache a rendu son rapport sur l’application de la CIDE (convention internationale des droits des enfants) auprès du Comité des droits de l’enfant (CDE), et la Plateforme des organisations de la société civile pour l’enfance à Madagascar, dont Un Enfant par la Main est membre a rendu à cette occasion un rapport alternatif auprès du CDE.
Le CDE a quant à lui dressé une liste des points manquants à traiter par l’État malgache, auxquels celui-ci a répondu en novembre 2021.
À cette occasion, la Plateforme des organisations de la société civile pour l’enfance a rendu un rapport additif auquel Julia Hasina Harimanana, notre chargée de protection de l’enfance et des parrainages à Madagascar, a participé.
Les rapports alternatifs de ce type font ressortir les meilleures pratiques, identifient les lacunes et soulignent les défis à relever pour une mise en œuvre efficace des politiques, lois et programmes en faveur des enfants.
La rédaction conjointe d’un groupe d’ONG tel que la PFSCE permet un suivi plus efficace au niveau national en raison des connaissances spécialisées de chaque ONG.
Un travail de plaidoyer au sein du groupe enfance
Tous les 5 ans environ, la France doit rendre un rapport périodique au CDE, justifiant de la mise en œuvre des droits de l’enfant sur son territoire national, mais également dans sa politique internationale (tel que requis par l’article 4 de la CIDE).
Pour son sixième examen périodique, la France a retenu la procédure simplifiée.
Le Groupe Enfance auquel est membre Un Enfant par la Main a décidé de se mobiliser dans ce processus et de rédiger la partie internationale du rapport alternatif rédigé de manière véritablement collective par le collectif Agir Ensemble pour les Droits de l’Enfant (AEDE).
En 2020, le collectif AEDE a remis un rapport alternatif dans lequel est soulevée la nécessité d’un suivi rapproché des engagements de la France dans sa politique internationale et trois questions prioritaires sur la mise en œuvre des droits de l’enfant dans l’aide au développement et la politique de solidarité internationale de la France.
- Comment la France s’assure-t-elle du respect et de la promotion des droits de l’enfant, et de leur transversalisassions dans sa politique de coopération et d’aide au développement, à la fois dans la mise en œuvre de ses programmes, mais également dans son action diplomatique bilatérale et multilatérale, en conformité avec la Convention et les Protocoles facultatifs ratifiés par la France?
- Comment la France s’assure-t-elle de la connaissance, de la promotion, de la bonne compréhension, du respect et de la mise en œuvre des droits de l’enfant et de l’approche par les droits de l’enfant par le personnel du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et de ses opérateurs? Existe-t-il des mécanismes de prévention, contrôle et sanction des actes de violation de droits de l’enfant dans le cadre des actions menées par la France dans sa politique extérieure?
- Quels moyens/méthodes/outils/ressources la France peut-elle mobiliser pour assurer le suivi et la redevabilité de l’aide au développement qu’elle alloue à la réalisation des droits de l’enfant, notamment en termes financiers?
Aucune de ces questions n’a été retenue par le Comité des droits de l’enfant dans sa liste de points à traiter lors de cet examen, ce qui laisse craindre que le rapport de la France n’accorde pas de place prioritaire pour le suivi de la mise en œuvre de l’article 4.
Ces constats encouragent le Groupe Enfance à poursuivre son plaidoyer pour une redevabilité accrue de la France sur la mise en œuvre des droits de l’enfant dans son action internationale.
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