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A Madagascar, enseignants et élèves parlent de la COVID-19 et de la rentrée qui s’annonce !

A Madagascar, élèves et enseignements parlent de la COVID-19

Cette semaine, Jean Baptiste Tobié, chef de mission pour Un Enfant par la Main à Madagascar a rencontré 2 directeurs et des élèves de nos écoles à Vahatra pour parler de la COVID-19, et de l’impact de la pandémie sur la scolarisation. Pour nous, ils ont accepté de répondre à quelques questions.

Rajaomanovo , Directeur de l’école d’Antoby  et Ralaimanantsoa Herinambinina, Directrice de l’école Ambohiboahangy dans la commune d’Antanetibe – Mahazaza

Comment avez-vous vécu l’annonce de la fermeture de vos écoles ?

Assez mal. Nous nous sommes inquiétés de ce qu’était la COVID-19.
Nous ne savions pas comment gérer l’éloignement avec les enfants, surtout ceux de la classe de 7ème qui ont leur examen.
Nous n’imaginions pas que la crise durerait à ce point, et que l’année scolaire serait terminée au mois de Mars.

Comment avez-vous géré les cours ?

Les indications de l’Etat n’ont jamais été claires. Nous ne pouvions pas donner de cours, et nous nous sommes sentis impuissants face à la crise, puisque nous ne pouvions légalement regrouper nos élèves. Plus les semaines passaient, plus nous étions inquiets, l’Etat nous interdisait, mais n’apportait pas de solutions.

Comment avez-vous trouvé des solutions pour maintenir un minimum de continuité pédagogique durant le confinement ?

Nous avons fait appel à l’Association et ses équipes au sein du programme VAHATRA.
Dès le début du mois d’avril, ils nous ont proposé de donner des exercices aux enfants, et notamment ceux qui étaient en classe d’examen.
Pour respecter les mesures sanitaires, les partenaires ont mis à notre disposition tout le matériel nécessaire pour assurer la conception des exercices, leurs distributions et leurs corrections.
Nous avons reçu des gants, du gel hydroalcoolique, des kits de lavage des mains et du savon pour protéger les enfants.
Nous avons également reçu du matériel pour assurer la continuité pédagogique, et des outils de sensibilisation pour communiquer auprès des plus jeunes.
Jusqu’au dernier jour précédant l’examen, le programme nous a accompagné pour la diffusion des outils de révision, et le jour même des kits scolaires et des repas ont été distribués à chaque élève.

Comment envisagez-vous la rentrée qui s’annonce ?

Cela va dépendre des instructions de l’Etat. De notre côté, nous allons réfléchir avec les partenaires du programme pour travailler tout en respectant les indications ministérielles.
Le confinement nous a appris à travailler à distance pour le soutien des enfants, et nous souhaiterions poursuivre ces activités de renforcement avant le début des classes.
Pour cela il nous faut toujours de nouveaux exercices, de nouvelles annales.
Nous avons besoin de nous habituer à conserver tous les contenus, exercices, annales que nous accumulons, et que seule la numérisation permet de préserver.
Dès à présent, et maintenant que l’année est définitivement terminée, nous allons travailler avec les partenaires pour mettre en place un plan d’action et effacer les effets néfastes de la crise pour nos enfants.

Ventso, 13 ans, en CM2 élève à l’école Ambohiboahangy

Savez-vous ce qu’est la COVID-19 ?

Oui, à travers les actions de sensibilisation à la radio et lors de la venue des agents avec la commune, membre de l’Association.

As-tu eu peur lorsque tu as entendu parler de la COVID pour la première fois ?

Non, parce que j’avais appris les bons gestes pour me protéger et je les ai appliqués.

Quelles étaient tes activités durant le confinement ?

Comme je suis en classe d’examen, j’ai passé la plupart de mon temps à réviser pour le CEPE.
De temps en temps,  j’aidais ma maman pour faire le ménage.

Est-ce que le confinement a changé quelque chose dans ta vie quotidienne ?

Oui, parce que je ne pouvais plus aller à l’école. Et cela m’embêtait surtout à cause de mon examen. J’étais inquiète de ne pas pouvoir travailler comme il faut.
Dès que quelqu’un ne se sentait pas très bien, l’on pensait qu’il était malade du coronavirus. Les gens étaient inquiets, et paniquaient souvent pour rien.

Et à la maison, y-a-t-il eu des choses qui ont changé ?

Nous étions plus souvent chez nous avec ma mère et mes frères et sœurs.
Mon papa travaillait à Antananarivo, donc c’était plus difficile pour lui de venir nous voir.
Je l’ai moins vu.

Comment apprécies-tu le déconfinement ?

J’ai  pu finir mes examens. C’était difficile parce qu’il y a des exercices que je n’avais pas révisé ou bien que nous n’avions pas pu voir en classe.
Heureusement, 1 mois avant l’examen, l’école nous a donné chaque semaine des exercices, et 1 semaine avant, nous avons pu réviser en petit groupe.

J’ai hâte de pouvoir retourner à l’école.
Je suis contente aussi de pouvoir revoir mon papa, et de sortir un peu plus longtemps pour jouer avec mes amis.

Mirindra, 9 ans et Jessy, 10 ans, en CE2 et CM1 à l’école d’Antanetibe

Savez-vous ce qu’est la COVID-19 ?

Oui, on en a entendu parler à la radio la première fois, quand le Président a fait son discours.
Ensuite des personnes de l’Association sont venues à la maison pour expliquer la maladie à nos familles.

Quelles étaient vos activités durant le confinement ?

Jessy : J’ai relu mes leçons et j’ai beaucoup aidé pour faire la vaisselle et le ménage.


Mirindra : J’aidais à faire des petites tâches ménagères, mais je continuais à travailler mes leçons.

Est-ce que le confinement a changé quelque chose dans votre vie quotidienne ?

Oui. Comme nous ne pouvions plus aller à l’école, il n’y avait pas de nouvelles leçons à apprendre à la maison.
Nous ne pouvions pas apprendre de nouvelles choses, et être la fierté de nos parents.

Et à la maison, y-a-t-il eu des choses qui ont changé ?

Nos parents continuaient à aller aux champs, comme avant. Le marché a fermé, et donc on devait se lever plus tôt pour aller acheter nos aliments.

Comment apprécies-tu le déconfinement ?

Nous sommes contentes de pouvoir voir plus de monde. Et bientôt l’école va rouvrir, nous pourrons retrouver nos amis, nos enseignants, et apprendre de nouvelles choses.