Travail et exploitation des enfants : comprendre et agir
Dans le monde, des millions d’enfants sont privés de leur enfance. Ils portent des charges trop lourdes, inhalent des produits toxiques, manipulent des outils dangereux ou arpentent les rues pour vendre des objets ou mendier.
Ce travail, souvent invisible, les empêchent d’accéder à leurs droits les plus fondamentaux : aller à l’école, être soigné, jouer, et être protégé de toutes formes de violences.
Ce constat, aussi révoltant qu’alarmant, mobilise depuis des années Un Enfant par la Main. À travers ses programmes de développement communautaire financés grâce au parrainage d’enfants, l’association agit pour prévenir et combattre cette forme d’exploitation.
Comprendre le travail des enfants pour mieux le combattre

Qu’est-ce que le travail des enfants ?
Le travail des enfants désigne des activités économiques ou domestiques effectuées par des mineurs en dessous de l’âge minimum légal fixé par chaque État.
Selon la définition de l’Organisation internationale du Travail (OIT), les formes de travail qui peuvent être qualifiées de « travail des enfants » dépendent de plusieurs critères : l’âge de l’enfant, le nombre d’heures travaillées, les conditions dans lesquelles s’effectue le travail, ainsi que sa nature.
Il est donc important de distinguer les occupations adaptées - comme aider aux tâches ménagères après l’école ou participer à de légères tâches agricoles familiales - de celles qui sont physiquement ou moralement dangereuses. Ces dernières, qui compromettent leur bien-être — comme le travail dans les mines, l’exploitation sexuelle, la traite ou encore l’utilisation d’outils dangereux — relèvent bien du travail des enfants et doivent être combattues.
Ce principe de protection est inscrit dans le droit international. L’article 32 de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) stipule que :
« Les États parties reconnaissent le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social. »
Formes et secteurs concernés
Les formes de travail infantile les plus répandues sont :
- Dans l’agriculture : les enfants sont dans les champs, effectuant des tâches physiquement éprouvantes, et/ou manipulent des substances chimiques.
- L’exploitation domestique : ils sont sont employés dans des foyers souvent éloignés de leur propre famille - sans aucun cadre légal - et sont parfois victimes de mauvais traitements.
- Dans l’artisanat : travaillant dans des ateliers, dans des conditions la plupart du temps insalubres, ils utilisent des outils dangereux pour fabriquer des produits destinés à la vente comme des tapis ou des briques.
- Le travail de rue : vente ambulante, lavage de pare-brise, mendicité exposent les jeunes à de nombreux risques.
Ces activités sont particulièrement répandues dans les pays en développement, en particulier en milieu rural. Mais elles existent aussi dans certaines régions d’Europe, de façon plus souterraine.
Le saviez-vous ?

En plus des formes les plus répandues, il existe des formes extrêmes de travail des enfants, considérées comme les pires par l’Organisation internationale du Travail (OIT) :
- L’esclavage et les pratiques analogues : vente ou traite d’enfants, servitude pour dettes, travail forcé, enrôlement d’enfants dans des conflits armés ;
- L’exploitation sexuelle : prostitution, production ou diffusion de matériel pornographique ;
- Les activités illégales : trafic ou production de drogues, ou toute activité criminelle organisée impliquant des enfants ;
- Les travaux dangereux : tâches qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles elles sont exercées, mettent en péril la santé, la sécurité ou la moralité des enfants.
Statistiques mondiales
Selon l’UNICEF et l’Organisation internationale du travail (OIT), 160 millions d’enfants à travers le monde sont aujourd’hui victimes du travail infantile. Près de la moitié d’entre eux exercent des activités particulièrement dangereuses pour leur santé, leur sécurité ou leur développement.
Ces données alarmantes, en augmentation depuis la pandémie de COVID en 2020-2021, rappellent l’ampleur du phénomène et les lourds retards accumulés dans la lutte contre cette forme d’abus. Malgré les conventions internationales et les progrès dans certains pays, le 21ᵉ siècle reste encore marqué par cette réalité inadmissible.
Causes profondes du travail des enfants

Pauvreté et inégalités économiques
Dans de nombreux pays, le travail des enfants est perçu comme un « mal nécessaire ». Quand les ressources manquent, les familles les plus pauvres n’ont souvent pas d’autre choix que de compter sur les revenus qu’ils peuvent générer.
L’absence de protection sociale et la difficulté d’accès aux services essentiels ne font qu’ancrer davantage les familles dans cette logique de survie où les enfants doivent contribuer financièrement.
Accès limité à l’éducation
Sans école accessible, gratuite, de qualité et sûre, l’alternative devient vite le travail. De nombreux enfants la quittent très tôt, ou ne la fréquentent jamais, car leurs parents n’ont pas les moyens d’acheter les fournitures ou de payer des frais annexes.
Dans certains pays, les établissements sont trop éloignés, mal équipés, ou les enseignants peu formés. Ce sont autant d’obstacles qui favorisent le travail dès le plus jeune âge.
Normes socioculturelles
Dans certaines régions du monde, faire travailler son enfant est culturellement accepté, voire valorisé. Cela peut être perçu comme un rite d’apprentissage, ou une contribution naturelle à la survie de la famille.
Ces croyances profondes rendent la lutte contre le travail des enfants encore plus difficile. Il faut alors engager un dialogue respectueux, tout en rappelant les droits fondamentaux inscrits dans la Convention internationale des droits de l’enfant.
Promouvoir ces changements, c’est défendre concrètement les droits des enfants dans chaque société.
Conséquences du travail des enfants

Impact sur la santé et le développement
Les enfants qui travaillent trop tôt ou dans des activités pénibles souffrent souvent de blessures, de maladies chroniques, ou de retards de croissance. Ils sont exposés au harcèlement, à la malnutrition, à l’épuisement, et parfois à de véritables situations de maltraitance infantile. Leur équilibre mental est également affecté par le stress, la peur et l’isolement. Ces séquelles peuvent durer toute leur vie.
Cycle de la pauvreté
Privés d’éducation, les enfants deviennent des adultes sans qualifications. Leurs perspectives sont limitées. Cela les expose à des emplois précaires, voire à l’exploitation continue. Ainsi, le travail infantile alimente un cercle vicieux de pauvreté générationnelle. Rompre ce cycle en renforçant la protection de l’enfance est essentiel pour le développement humain et économique de tous les pays concernés.
Agir pour protéger les enfants

Garantir une éducation
Pour Un Enfant par la Main, l’école est la meilleure protection contre le travail des enfants. Dans les zones où nous intervenons, nous agissons concrètement pour que chaque enfant puisse y aller dès son plus jeune âge, et y rester.
Cela passe par des actions essentielles, pensées pour lever les obstacles à la scolarisation et créer un environnement sûr et motivant pour l’enfant :
- Des distributions de kits scolaires ;
- La construction et rénovation d’écoles ;
- Des formations pédagogiques pour les enseignants ;
- La mise en place de cantines pour lutter contre la faim et favoriser l’assiduité des enfants.
Réduire la pauvreté
En accompagnant les parents dans leurs efforts pour subvenir aux besoins essentiels de leur famille, Un Enfant par la Main contribue à réduire le recours au travail des enfants. En luttant contre la pauvreté structurelle, l’association agit sur l’une des causes profondes de cette forme d’abus.
Cela passe par :
- Le soutien aux activités génératrices de revenus des familles ;
- Des formations agricoles adaptées aux réalités locales ;
- La construction et la réhabilitation d’infrastructures communautaires.
Le projet Renouveau 2 : former, transmettre et soutenir le développement rural en Haïti

Dans les zones rurales d’Haïti, les familles font face à de nombreux défis économiques, environnementaux et sociaux. Pour y répondre, Un Enfant par la Main, avec le soutien de l’Agence Française de Développement (AFD) de la Fondation de France, déploie le projet Renouveau 2 sur le plateau des Rochelois, dans le département des Nippes.
Ce projet vise à appuyer la formation et le partage d’expériences entre agriculteurs, professionnels et jeunes, à travers la redynamisation du Centre de Salagnac. Ce centre devient un véritable espace de transmission de savoir-faire agricoles, d’innovation et de dialogue entre générations.
Il contribue également à promouvoir des pratiques durables d’aménagement des bassins versants, notamment grâce à la construction de seuils bassins. Ces ouvrages permettent une meilleure gestion de l’eau, limitent l’érosion, renforcent la fertilité des sols et améliorent la résilience des terres agricoles.
En renforçant l’autonomie des familles et en soutenant les activités économiques locales, ce projet agit sur plusieurs leviers du développement rural. En sécurisant les moyens de subsistance des parents, il participe aussi à créer un environnement plus favorable à la scolarisation des enfants, réduisant ainsi le risque de travail précoce.
Sensibiliser et mobiliser les communautés
Faire évoluer les mentalités est une autre étape clé dans la lutte contre le travail des enfants.
À Madagascar, Un Enfant par la Main mène des campagnes de sensibilisation dans les villages et les quartiers, lors de journées internationales comme celles des droits de l’enfant. Ces actions visent à mieux faire connaître les droits fondamentaux des enfants et à encourager leur respect au sein des communautés locales.
L’association implique aussi les leaders religieux et communautaires, véritables relais d’influence au niveau local. Ce travail de terrain, mené au plus près des réalités, est essentiel pour que le respect des lois et des conventions internationales soit effectif, et pour construire ensemble des alternatives durables à la pauvreté.
Un parrainage pour changer une vie
Le parrainage, c’est bien plus qu’une aide financière : c’est un lien de cœur entre deux mondes. C’est un geste simple, profondément humain, qui peut tout changer pour un enfant.
Grâce à ce soutien, il peut aller à l’école, recevoir des soins, manger à sa faim et grandir dans un environnement plus sûr.
En France, de nombreux parrains et marraines s’engagent aux côtés d’enfants vivant dans des pays parmi les plus vulnérables. Leur soutien, fidèle et durable, ouvre des portes et redonne de l’espoir. C’est une belle manière d’incarner, concrètement, les valeurs de solidarité et d’humanité dont notre monde a tant besoin.
FAQ
Les conséquences du travail des enfants sont nombreuses : retard de croissance, stress intense, difficultés à apprendre, abandon scolaire, isolement, douleurs chroniques. Travailler trop tôt les prive de leur enfance, de leurs droits fondamentaux et de leur chance de construire un avenir. Il compromet leur bien-être, leur développement et leur liberté.
Plusieurs conventions internationales encadrent cette lutte. La Convention n° 138 de l’OIT fixe l’âge minimum légal pour travailler. La Convention n° 182 interdit les pires formes de travail des enfants, telles que l’exploitation dans les mines, le trafic ou l’esclavage domestique.
Par ailleurs, la CIDE, adoptée par l’ONU en 1989, reconnaît le droit des mineurs à être protégé contre l’exploitation économique et tout travail dangereux ou nuisible à sa santé, son éducation ou son développement.
La plupart des États, dont la France, ont intégré ces normes dans leur loi nationale. Des institutions comme l’UNICEF et les organisations de la société civile jouent également un rôle clé dans leur application.
Chacun peut agir à son échelle. En parrainant, en soutenant des associations comme Un Enfant par la Main, en s’informant et en parlant du sujet autour de soi. Il est aussi possible de faire des choix plus responsables au quotidien, en s’assurant par exemple que les produits que l’on consomme n’ont pas été fabriqués au détriment des enfants. Chaque geste compte pour protéger leur avenir.
Il touche des millions d’enfants, principalement dans les pays d’Afrique subsaharienne, d’Asie du Sud et d’Amérique latine. Mais certaines formes de travail infantile existent encore en Europe, souvent dans la clandestinité.
Le parrainage garantit à un enfant d’avoir accès à l’école, aux soins et à une alimentation équilibrée. Il permet aussi à la famille de sortir de la pauvreté, ce qui réduit le recours au travail infantile. C’est une solution concrète et durable.
Les familles sont les premières lignes de protection. Lorsqu’elles sont soutenues, écoutées et accompagnées, elles deviennent des actrices essentielles du changement. Avec l’aide des communautés, des autorités locales et d’associations engagées, elles peuvent faire évoluer les mentalités et proposer d’autres possibilités que le travail, dans le respect des droits de l’enfant.

Offrir des soins

Agir contre la faim

Protéger des violences

Scolariser et former

Donner de l’eau